Petit historique de notre église
Notre ancienne église romane érigée vers l'an 1300 (Sanctus Christophorus de Dopla) présentait des dimensions hors du commun pour l'époque, avec une nef de 30 m. de long pour une largeur de 10 m. Elle est signalée en ruine en 1606 (sous le règne du roi Henri IV) elle avait même perdu sa cloche. Reconstruite (probablement en partie avec des pierres issues des lieus d'anciens cultes païens), elle fut dôté en 1610 d'une nouvelle cloche.
De nouveau en ruine dans les années 1840 (sous Louis-Philippe) elle fut reconstruite entre 1850 et 1853 (deuxième république/ second empire), hélas, elle n'abrite plus la vieille cloche de 1610.
Le vitrail principal représentant St Christophe est du au travail de Jean-Baptiste Lieuzaire (1817 - 1889) et date donc de la seconde reconstruction. A sa base un cartouche en forme de médaillon présente une armoirie entourée par un chapeau de cardinal
La légende de St Christophe
Qui était St Christophe (dont le nom issu du grec "Khistos" et "phorein" signifie Porte-Christ), Cet homme était un chananéen , d'allure terrible tant il était imposant, il aurait vécu au III ème siècle (vers l'année 250)et son nom original était "Réprouvé". Un jour, il rencontra un pieux ermite au bord d'un fleuve et celui-ci le convertit, le baptisa et lui donna comme nom Christophe.
Il s'était construit une petite cabane au bord de la rivière et chaque jour, aidé d'une perche, il faisait traverser les voyageurs. Hors un jour, selon la légende, c'est un petit enfant qui se présente pour la traversée. Le brave homme pense la tâche aisée, mais alors qu'il atteind le milieu de la rivière le "léger fardeau" devient de plus en plus lourd et c'est alors que l'enfant lui explique qu'il avait eu sur ses épaules tout le poids du monde en la personne de l'enfant jésus. Une fois parvenu sur l'autre rive, Il lui dit : << Christophe, retourne à ta cabane, enfonce ton bâton en terre, et demain matin tu verras qu'il a fleuri et porté des fruits >> et donc, le lendemain il trouva au matin, des feuilles et des dattes sur le bâton. Il fit le bien autour de lui, puis arrêté par les romains il fut décapité.
Pour faire suite à la légende, c'est donc avec raison que Saint Christophe est invoqué par les piétons et cavaliers dès le moyen-âge. Le culte de saint Christophe prit un tel essor qu'il devint le Saint Patron des portefaix ou déchargeurs de bateau : "porter le Christ ou porter autre chose, c'est toujours porter...", mais aussi des voyageurs, des automobilistes, des soldats, de l'armée, du train ... La devise gravée sur les médailles de St Christophe, très ancienne, est : "Regarde Christophe et va-t-en rassuré".
Très souvent le nom de St Christophe a été attribué à des villages situés sur des frontières entre deux régions, frontière que le saint aidait à franchir. L'un des premiers exemple étant le Pont Romain suspendu au-dessus de la rivière du Guiers Vif, frontière naturelle entre le Duché de Savoie et la France jusqu'en 1860.
Les clochers Donnet
Ferdinand François Auguste Donnet, né le 16 novembre 1795 à Bourg-Argental est mort le 23 décembre 1882 à Bordeaux.
C'est sous son influence que fut lancé « le plus formidable mouvement de restauration et de reconstruction d’édifices religieux que la Gironde ait connu ».
Le Cardinal « entreprend une vaste campagne de reconquête des fidèles et entend offrir à leur communauté les édifices de culte vastes et en bon état qui pourront les abriter et témoigner de la vivacité de la foi comme au Moyen Âge ». De son propre aveu, ce sont 310 églises, 100 clochers, 30 presbytères et un grand nombre de chapelles qui seront ainsi démolis, transformés, rebâtis, rénovés, sur les 605 églises que comptent les 554 communes de Gironde.
Lesdits travaux ne sont pas sans provoquer oppositions et polémiques, non seulement de la part des responsables locaux, premiers intéressés puisque les églises sont, depuis 1790, propriétés des communes, et que ce sont eux qui sont contraints de les financer, mais aussi de la part d'une partie de l'intelligentsia girondine.
On prête à Haussmann, lui-même préfet de la Gironde de 1851 à 1853, cette adresse à l’archevêque de Bordeaux : « Notre département, Monseigneur, ressemblera d’ici peu à un hérisson ! »
Léo Drouyn renchérit ultérieurement : « Les fantaisies du cardinal Donnet ont fait plus de mal aux églises girondines que la guerre de Cent ans, les guerres de religion et la Révolution réunies. »
Les architectes le plus souvent commis sont le bordelais Henri Duphot — à qui l'on doit, entre autres, les restaurations et donc, les flèches, de l'église Saint-Amand de Caudéran, de l'église Saint-Vincent de Portets (1861), de l'église Notre-Dame de Virelade (1866) et de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Langon (1845-1869) —, Paul Abadie — auteur des restaurations de l'abbatiale Sainte-Croix, de la flèche de la basilique Saint-Michel, de l'église Saint-Ferdinand, de l'église de la Bastide, tous édifices bordelais ainsi que du très controversé Sacré-Cœur de Montmartre à Paris. —, un certain Ch. Durand.
Jean-Auguste Brutails, dans son livre Les vieilles églises de la Gironde publié en 1912, ne laisse pas d'insister sur les dépréciations commises par le cardinal et ses affidés :
Au sujet du clocher-tour Pey Berland de Bordeaux : « Le cardinal Donnet le fit racheter en 1850 et le dénatura en posant sur la flèche une statue de Notre-Dame d'Aquitaine. »
Au sujet de l'abbatiale Sainte-Croix de Bordeaux: « Enfin, Abadie vint... Son projet est de décembre 1860. L'histoire détaillée de cette restauration serait d'un intérêt piquant. Soutenu par des alliés puissants, parmi lesquels il faut compter le cardinal Donnet, Abadie entreprit de transformer l'église, et il y réussit. » Suit le détail des malfaçons du clocher entre autres.
Légende
Documents et informations obtenus à partir de la bibliothèque Gallica, de l'université Bordeaux Montaigne et du site Wikipédia